Un peu de légende
Dès le 18ème siècle

La mère d’une connaissance s’appelle SICHEM et est née en Turquie. Dans mes recherches, j’ai trouvé un SICHEM SALOMON, né à Smyrne (ancien Izmir) le 11 février 1894 et décédé le 2 juillet 1942 en déportation à Auschwitz durant la guerre 40-45.

Smyrne fut la ville la plus représentative de la structure pluri-communautaire de l’ancien empire ottoman : il y coexistait des populations turque, grecque, arménienne, juive et franque (c'est-à-dire des latins occidentaux). Dès les premières années du 17ème siècle, le port et la ville prennent leur essor. Smyrne devient un entrepôt international actif et prospère. C’est le point d’arrivée des caravanes qui transportent la soie d’Extrême-Orient et le sel d’Anatolie. A cette même époque, des colonies non musulmanes s’établissent dans la ville. La communauté juive, quant à elle, se forme dès le 16ème siècle à partir surtout, d’une immigration venue de la péninsule ibérique après l’expulsion des juifs en 1492. Jusqu’à la guerre mondiale de 14-18, elle est soumise à diverses influences, parfois opposées mêmes : adhésion jusqu’à une certaine intégration à l’ottomanisme, influence européenne qui la modernise, l’éloignant ainsi du nationalisme turc, action de la république ambitionnant d’en faire des juifs turques ou des Turcs de religion mosaïste, tentation du sionisme…Après bien des tribulations et des luttes, la communauté juive de Smyrne devait rester malgré l’émigration, la seule communauté non musulmane, les Grecs et les Arméniens ayant été éliminés (Extrait de Juifs de Smyrne, 19ème et 20ème siècle, livre de Henri Nahum, Editions Aubier, 2001).

Un livre traitant d’une recherche sur « les familles judéo-arabes » rapporte l’interview d’un Monsieur Sichem qui est imprimeur et appartient à une famille juive de Tunis.

Sur le site www.harissa.com :

  figure un document sur les familles juives de Tunisie mais il n’y a plus rien à l’heure actuelle concernant des Sichem.

 

"SICHEM, né en 1892, à Tunis, imprimeur-libraire hébraïque, vit avec sa femme dans une chambre modeste.Extrait des Mémoires juives, l'Enfance ailleurs - Ed. Clancier Guénaud -

Nous sommes originaires de père en fils à Tunis, bien avant l'arrivée des Français. J'ai ouvert les yeux, je suis à Tunis. Nous sommes quatre frères, mais il y a des morts. Les soeurs, je me rappelle pas, je vous le dis carrément.

A la maison, on parlait le judéo-arabe. Tous mes enfants parlent encore. Les petits-enfants, il y en a qui parlent, il y en a qui parlent pas. Ceux qui sont partis de Tunis, ils savent un petit peu, ceux qui sont nés ici, ils mélangent et ne comprennent pas facilement. A Tunis, il y avait beaucoup de Juifs qui parlaient espagnol. Par exemple, je vendais beaucoup de Hagadas en espagnol, à ceux qui viennent de la Turquie.

J'ai le même métier que mon père, imprimeur-libraire hébraïque et éditeur pour les livres d'hébreu. Quand mon père a fondé cette maison, c'était une toute petite imprimerie, elle a pris beaucoup d'extension, on était arrivé à imprimer six ou sept journaux en français. C'était une maison connue dans toute l'Afrique du Nord et les pays arabes. Au magasin, il y avait des clients juifs, catholiques et aussi des Arabes. Mais le judéo-arabe, c'est très différent de l'arabe régulier. Il vient chez nous des Arabes de l'intérieur, on les comprenait mieux que les Arabes instruits, parce qu'ils sont un peu mélangés, mélangés avec l'arabe ! Près de l'Algérie, il est mélangé avec l'arabe algérien, près du Maroc, avec l'arabe marocain. Comme nous recevons des lettres de tous les côtés, en lisant trois, quatre fois, on finit par comprendre. On avait aussi des clients qui parlaient français.(...)

A cette époque-là, les femmes allaient pas beaucoup à l'école. Ma femme, elle était à l'Alliance israélite comme moi, elle était aussi à l'école italienne.

ME SICHEM:     J'apprenais les enfants, la broderie. J'étais directrice là-bas.

MR SICHEM:    Elle était pas directrice, elle était sous la maîtresse pour aider la maîtresse. Bien-sûr, c'était beaucoup avant le mariage, je me suis marié en 1916. Après le mariage, bien sûr, qu'est-ce qu'elle peut faire ? Jamais, nous ne connaissons ces histoires-là des femmes qui travaillent. D'après le règlement, chacun son service. Un proverbe arabe dit : "L'Homme quand il s'absente, il retourne avec la main pleine." Ca veut dire la main pleine de nourriture. La femme, elle a son service à la maison. Pour les mariages, c'étaient les parents qui décidaient. Les enfants respectent les parents. Si un garçon dit : "Je veux telle demoiselle", les parents disent "Ah! Très bien!" S'ils savent que la famille ne concorde pas avec leur famille, ils disent : "Telle famille a un défaut, je vous conseille de pas le faire !" On n'oblige pas, on leur parle gentiment et la plupart respectent. Non. C'était pas plus sévère pour les filles, c'était la même chose. Je vous dis carrément qu'il n'y avait pas de différence. Ecoutez, tout ce qu'on parle, c'est pour les bonnes familles qui respectent beaucoup.

Des fois, ça arrive que les jeunes gens se marient sans s'être jamais vus; mais, puisqu'ils ont confiance dans leur famille, ils ont admis que leurs parents leur disent : "Voilà, vous allez vous marier avec M. Tel." Ils ont confiance. Les mariages, c'étaient des grandes fêtes. D'abord on fait des fiançailles et des contrats de fiançailles avec deux notaires et des contrats inscrits. Mlle Tel va se fiancer avec M. Tel, elle va lui donner la dot, telle somme, soit en espèces, soit en argenterie, soit en habillement ou bien mélangé. S'il y en a un qui veut tourner le contrat, il y a le tribunal rabbinique qui tranche. Après, il y a le contrat de mariage, la Ketouba. Le mariage dure sept jours. Le premier jour, c'est le mariage à la maison, à la synagogue ou dans une salle et ensuite les visites. Les sept jours, il y a des visites, mais le samedi, c'est le principal. Et puis on fait un festin, avec des orchestres indigènes, on dit arabes, c'étaient des musiciens juifs qui font de la musique arabe et, des fois on dansait. Les dames dansent, pas les garçons. C'était une grande fête.

 

Les branches apparentées

 

(VAN) SICHEM       de 1763 à nos  jours

DOBCHIES             de 1712 à 1823 (recherches limitées aux générations autour du mariage de Rosalie Dobchies et de Jan Frans (Van) Sichem)

SURQUIN               de 1600 à 1832 (recherches limitées aux générations autour du mariage de Rosalie Dobchies et de Jan Frans (Van) Sichem)

MEYSMANS            de 1860 à 1995 (dossier à mettre à jour)

STERCKEMAN         de 1756 à nos jours

DELAHAYE              de 1756 à 1881

VANDROOST          de +/- 1900 à nos jours

LAVRIJS                 de 1860 à 1993

FRANCOIS            

GOSSIAUX             de 1895 à nos jours

 

 

 Bibliographie :

1.                     www.dreamsgate.net/Creation_Monde/Jacob/18-L'outrage%20a%20Sichem.htm

2.                     www.newadvent.org/Cathen/13771b.htm

3.                     www.laparola.net

4.                     www.biblelearn.com/east3422.htm

5.                     www.terra-santa.net/sichem.htm

6.                     www.bible.gospelcom.net

7.                     www.historel.net/biblecor/21jessam.htm

8.                     www.sichem.info

 

18 & 19 èmes siècles - Belgique              Les origines connues : des cultivateurs aux artisans libres

Les VAN SICHEM possèdent leurs terres.  Hommes et femmes travaillent dur ! Certains meurent jeunes mais la majorité d’entre eux  vivent très âgés. Les familles sont nombreuses : 8 à 10 enfants, c’est courant. Les femmes sont colporteuses de métier, pour beaucoup, venant vendre à Berchem Ste Agathe, à Jette, à Bruxelles le produit de leurs terres.

Deux générations plus tard, la plupart d’entre eux délaissent la campagne, vont vers la ville et s’installent à Bruxelles. Ils deviennent progressivement artisans de toutes catégories : cordonniers et piqueuses de bottines, cocher, voiturier et charretier, débardeur, camionneur, mécanicien, peintre de carrosses, lavandière, ferblantier, tourneur sur cuivre ou sur bois, dentellière, ….

Les Delahaye et les Sichem appartiendront à la catégorie professionnelle des « artisans libres » de Bruxelles, sortes d’indépendants de l’époque. Ils vivaient dans ce qu’on appelait les « carrés » : petit chemin entre deux maisons d’une rue qui menait à une cour carrée entourée de petites maisons d’artisans. Celles-ci, confortables, avaient l’eau et l’électricité, rare à cette époque ! Les artisans travaillaient devant leur maison. Les enfants y sont bienvenus, d’où qu’ils viennent. Formant une petite collectivité, les gens se mariaient entre eux et les enfants perdant leurs parents étaient élevés par les voisins. De nombreux enfants naissent hors mariage, reconnus par celui qui épouse la mère ou portant son nom si elle ne se marie pas. On peut les décrire ces femmes comme « ayant la cuisse légère » mais à bien y regarder, les valeurs de loyauté, de liberté et de solidarité l’emportent dans cette collectivité. Femmes modernes avant l’heure, bien ancrées dans un réseau familial et social, non influencé par les valeurs « carcan » du monde bourgeois ou aristocratique.